Dézinguer des textes pour questionner une société dézinguée
C’est en novembre 2011 que la Compagnie Les Dézingueurs voit le jour, à l’initiative de Marianne, ancienne anarchiste des multinationales, Nathalie, ex-enseignante pas du tout repentie, et Gilles, écrivain et rescapé des GAFA… Trois amis qui se connaissent depuis la Khâgne et qui, confrontés dans leur vie d’adulte à un monde du travail de plus en plus violent, ont décidé d’unir leurs rêves et compétences pour dénoncer sur les planches les dérives de notre société actuelle et questionner son absurdité à travers des textes inhabituels, forts et poétiques.
Émerveiller, bousculer et sensibiliser en transfigurant le quotidien et en replaçant l’humain au cœur du propos, telle est la mission que se fixent les Dézingueurs. Pour toucher le plus grand nombre, nous créons un univers de fables construites à partir d’une expérience vécue et du rapport au(x) public(s), contrebalancés par une langue littéraire exigeante et imagée, tirée de romans, nouvelles, chroniques ou pièces de théâtre méconnus, voire oubliés. À ce travail d’adaptation et de réécriture nourri par les témoignages recueillis en amont dans le cadre d’ateliers, se mêle une écriture gestuelle et sonore (compositions originales) qui permet de donner vie à un théâtre contemporain onirique et musical où l’histoire et les émotions priment. Nos productions visent à séduire aussi bien les habitués des salles de théâtre qu’un public moins enclin d’ordinaire à les fréquenter, en abordant sous une forme allégorique des sujets de société complexes mais nécessaires, qui confrontent l’intime à la morale collective.
Un été sur le Septième Continent, première création de la Compagnie, reflète notre démarche singulière, emportant le spectateur dans un univers post apocalyptique féerique et absurde, avec en filigrane une critique de notre société d’hyperconsommation prise en flagrant délit d’obsolescence programmée de l’humain en tant qu’être-objet. Ce spectacle, adaptation théâtrale inédite d’un recueil de chroniques de l’écrivain-journaliste Alain Rémond – Le Cintre était sur la banquette arrière –, a été représenté en 2017 à la Manufacture des Abbesses. Il est actuellement en cours de réécriture avec le projet de recentrer l’intrigue et la mise en scène autour de la question d’une vie qui, passé un certain âge, vaut la peine d’être réparée. Ce projet est pour nous le point de départ d’une réflexion autour de la transformation du modèle de l’EHPAD. Reprise prévue en 2025/2026.
La compagnie prépare actuellement un nouveau spectacle intitulé Amal [Dernier souffle. Premier cri], une fable onirique contemporaine librement inspirée des œuvres et de l’univers de l’auteur bengali Rabindranath Tagore.